Doyenné de Muzillac

Péaule : chapelle saint André

Dédiée à un Saint rare en Bretagne, cette charmante chapelle construite avec les pierres d’une autre aura survécu grâce à l’engouement de ses villageois.

 

Un patronage inhabituel en Bretagne

Très peu de monuments en Bretagne sont dédiés à Saint-André,  frère de saint Pierre, et qui fût le premier des apôtres à reconnaître Jésus-Christ, aussitôt après son baptême sur les bords du Jourdain. Il partit évangéliser la Grèce, mais finit crucifié sous l’empereur Néron, en l’an 60.

Choisissant le martyre plutôt que le reniement, il fût exposé devant la foule qui finit par s’émouvoir de ses prêches. On voulut alors le faire descendre de sa croix, mais les liens ne cédèrent pas et il mourut deux jours après dans un grand halo. Ayant évangélisé autour de la mer Noire, il est considéré comme le saint patron de l’église roumaine, de la marine russe et de notre chapelle morbihannaise.

Une construction récente

 

Celle-ci est située sur le village de Saint -André qui existait déjà au XVIIe, mais sa chapelle avait disparu. Les doyens de Péaule décidèrent au début du XIXe de la reconstruire avec les vestiges de l’ancienne chapelle du Pont de l’Étier, village plus à l’est et qui avait été détruite pendant la révolution. Le choix de l’emplacement permettait également de recentrer la chapelle dans le Doyenné.

S’abîmant petit à petit, celle-ci fût donc restaurée en 2014. Le financement des travaux de remise en état a été possible grâce à l’engouement des villageois et aux fêtes de quartiers consacrées aux métiers organisées depuis plusieurs années le 14 juillet avec grand succès. La cloche fût ainsi déposée pour consolider les murs, les supports des poutres ont été changés et les lambris de la voûte refaits.

À l’intérieur

Le chœur est surélevé d’une marche en forme d’arc de cercle. L’ancien autel de bois en forme de tombeau galbé décoré de l’agneau mystique a été relégué au fond nord-ouest avec d’anciens meubles qui habillaient également le chœur d’origine. Un sobre autel de pierre a pris sa place. À l’arrière, un meuble accueille un tabernacle en bois.

La décoration consiste en trois statues magnifiques en plâtre : une vierge miraculeuse près de l’autel (sur le mur nord)  un Saint André qui porte derrière lui le symbole de sa croix en X et, enfin, Saint- Antoine accompagné de son cochon et de sa sonnette. Un tableau de la vierge vient compléter l’ensemble. Le tout est éclairé par 4 petits vitraux.

A signaler :

Au sud, une croix de granit signale la chapelle, il est gravé sur le socle la date de 1685.

Face à l’entrée (le pignon ouest) on distingue une pierre dépassant des herbes, il s’agit d’une stèle de l’époque gauloise qui laisse penser que le culte se pratiquait là depuis bien longtemps.

 

Textes & photos © Hubert Carlier (Sauf cartes anciennes)

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